Edgar MORIN
Parrain et président d'honneur 2023
La 10ème édition de notre festival Là-Haut sur la Colline a l’honneur d’être parrainée par le sociologue et philosophe Edgar Morin.
Il a consacré toute sa vie intellectuelle et universitaire à penser la complexité, en particulier l’éducation, pour éviter les erreurs et les illusions : apprendre à comprendre ! Ses travaux ont contribué à une compréhension plus profonde de la condition humaine et de la manière dont nous apprenons et grandissons tout au long de la vie. Ainsi, ses ouvrages – dont Enseigner à vivre et Les Sept Savoirs nécessaires à l’éducation du futur – ont inspiré le thème et les espaces-paroles de cette nouvelle édition du festival :
« Va, vis, apprends : les apprentis-sages de la vie ».
Né le 8 juillet 1921, nous célébrerons donc ses 102 ans durant le festival.
Edgar Morin nous livre ce message pour le festival :
Chers participants au festival Là-haut sur la colline,
Durant ces prochains jours, de nombreuses rencontres vous seront proposées. Leur point commun : les questions liées aux apprentissages y seront centrales.
Remontons un instant 23 ans dans le passé. Dans Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur, paru en l’an 2000, je demandais comment envisager le monde nouveau qui nous emporte.
Sur quels concepts essentiels devions-nous fonder notre compréhension du futur ?
Et sur quelles bases théoriques pouvions-nous nous appuyer pour considérer et surmonter les immenses ruptures qui s'accroissent ?
Dans ce livre, je proposais, à l'invitation de l'UNESCO, les modifications que je jugeais nécessaires dans l'enseignement afin qu'il soit mieux adapté à la complexité du monde moderne.
Quels étaient ces sept savoirs donnant son titre à l'ouvrage ?
-
Les cécités de la connaissance : l'erreur et l'illusion ;
-
Les principes d'une connaissance pertinente ;
-
Enseigner la condition humaine ;
-
Enseigner l'identité terrienne ;
-
Affronter les incertitudes ;
-
Enseigner la compréhension ;
-
L'éthique du genre humain.
Ces sept savoirs sont toujours nécessaires.
J’ajouterais que les réalités qu'affrontent nos esprits d’individus et de citoyens ne sont pas découpées et séparées par les disciplines. Elles sont inextricablement liées les unes aux autres. C’est cette complexité qu’il est nécessaire de traiter pour éviter autant que possible erreurs et illusions.
Gardez en tête ces différents points au cours de vos rencontres et faites des propositions enthousiasmantes pour poser les bases d’un futur désirable.
Je vous souhaite un bon festival.
Edgar Morin